L’index de Compétitivité Global produit par le World Economic Forum (Davos) établit un classement mondial des pays les plus compétitifs.

Cet indicateur synthétique est établi sur la base d’une combinaison de 113 critères organisés en 12 catégories ou piliers, dont 34 données statistiques fournies par les organisations internationales (ou «hard data») et 79 critères issus de réponses aux enquêtes de perception auprès de 15 000 cadres et dirigeants d’entreprises dans 139 pays, soit, en moyenne, moins de 100 personnes interrogées par pays. Tous ces critères sont corrélés avec le niveau de vie.

Classée ère en Afrique et 40è dans le monde jusqu’à l’édition 2012 de l’index, la Tunisie a vu son classement se détériorer après la révolution pour se situer 8e en Afrique et 95e dans le monde en 2017.

L’île Maurice (45 au classement mondial) est le pays le plus compétitif en Afrique depuis 2014, selon le rapport sur la compétitivité mondiale 2016-2017 publié récemment à Genève par le Forum économique mondial (WEF). Les pays africains suivants ont surclassé la Tunisie en 2017 :

  1. Ile Maurice (45e)
  2. Afrique du Sud (47e)
  3. Rwanda (52e)
  4. Botswana (64e)
  5. Maroc (70e)
  6. Namibie (84e)
  7. Algérie (87e)
  8. Tunisie (95e)

L’analyse graphique (réalisée par Targa** avec le logiciel d’analyses de données Tableau Software) ci-dessous montre l’évolution du classement des pays africains de 2008 à 2017. une version interactive de cette analyse est accessible sur ce lien: Measuring African Competitiveness

 

Le rapport du World Economic Forum adopte une vision large de la compétitivité : c’est «un ensemble d’institutions, de politiques publiques et de facteurs qui déterminent le niveau de productivité d’un pays».

La compétitivité est l’aptitude pour une entreprise, un secteur ou l’ensemble des entreprises d’une économie à faire face à la concurrence, soit par sa capacité à augmenter ou maintenir ses parts de marché, soit par sa capacité à satisfaire la demande intérieure et/ou mondiale pour un secteur d’activité ou un pays.

Pour rester compétitives, les économies doivent s’assurer qu’elles disposent des facteurs permettant l’amélioration de la productivité. Parmi les multiples déterminants qui influencent l’efficacité productive, «12 piliers» sont évalués par le WEF :

Pilier 1 : Les institutions: L’environnement institutionnel est le cadre juridique et administratif des relations entre les individus, les entreprises et les gouvernements. Les institutions sont donc au cœur de la création de valeur ajoutée et du partage des revenus. La garantie des droits de propriété, notamment pour les investisseurs, et la bonne exécution des contrats, sont ici au centre du bon fonctionnement des économies. Ce pilier inclut aussi la gestion des finances publiques et la transparence des organisations, publiques ou privées.

Pilier 2 : Les infrastructures: La densité des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires renforce la compétitivité des nations, tout comme la qualité des industries de réseaux (télécommunications, électricité, etc.). Le développement des infrastructures réduit les distances et facilite l’intégration des acteurs économiques et des marchés.

Pilier 3 : L’environnement macroéconomique: La stabilité macroéconomique est un des critères de compétitivité dans la mesure où elle rassure les propriétaires et les gestionnaires de capitaux. Le niveau de l’inflation ou celui des déficits publics sont aussi des variables importantes.

Pilier 4 : La santé et l’éducation primaire : Lorsque la population peut bénéficier d’un système de santé et éducatif de base, la population active est plus productive.

Pilier 5 : L’enseignement supérieur et formation professionnelle : L’existence d’un système d’enseignement supérieur et de formation professionnelle favorise le capital humain et la montée en gamme des entreprises. Elle est une donnée centrale dans l’adaptation des firmes à la mondialisation des systèmes productifs.

Pilier 6 : L’efficience du marché des produits : L’environnement concurrentiel est un des facteurs de la croissance. L’efficacité des marchés est liée à la nature du contrôle étatique mais aussi à l’importance de la demande.

Pilier 7 : L’efficience du marché du travail : La flexibilité du marché du travail doit permettre une bonne allocation de la main-d’œuvre entre les secteurs d’activité et offrir une rémunération aux salariés liée à leur productivité.

Pilier 8 : Le développement des marchés financiers :La bonne allocation du capital est assurée par les marchés financiers. Celui-ci doit orienter l’épargne nationale et/ou étrangère vers les besoins de financement les plus rentables. La confiance et la transparence sont aussi essentielles dans le développement du secteur bancaire.

Pilier 9 : le développement (ou agilité) technologique : La compétitivité dépend aussi de la capacité du pays à adopter les innovations, notamment celles venues d’autres pays ou d’autres secteurs d’activité. L’aptitude à s’approprier et utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) est une des clefs du succès des entreprises puisque les NTIC sont devenues des technologies «à usage général» ou non spécialisées créatrices de gains de productivité. Bref, les NTIC ont des effets d’entraînement dans tous les secteurs.

Pilier 10 : La taille du marché : La largeur d’un marché permet aux entreprises de produire en grande quantité en diminuant les coûts unitaires. Ces économies d’échelle favorisent l’expansion des firmes. L’ouverture économique ou les processus d’intégration régionale participent à l’extension des marchés.

Pilier 11 : La sophistication des activités commerciales : Les relations entre fournisseurs, sous-traitants, donneurs d’ordre sont au cœur de la compétitivité des secteurs d’activité. La qualité des réseaux d’entreprises (ou «clusters») offre des avantages à tous les participants et renforce l’efficacité des entreprises.

Pilier 12 : L’innovation: L’innovation permet aux entreprises de renouveler la source de la création de richesse. Elle installe la compétitivité dans la durée. Elle suppose un environnement favorable aux innovateurs (propriété intellectuelle) et des moyens pour financer les investissements en Recherche & Développement.

Vous trouverez ci-dessus l’évolution du classement mondial de la Tunisie selon les 12 piliers :

*Article Paru au supplément Economique de la Presse le 13/09/2017

**: Targa (http://www.targa-consult.com): Société de conseil spécialisée en intégration de système et informatique décisionnelle

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